Lu Chambre 12 de S/a/r/a Balbi Di Bernardo, éd. la Crypte
- augustinpetit
- 14 mai
- 2 min de lecture
S/a/r/a Balbi Di Bernardo
Chambre 12
La Crypte, 2024
Séjour coffré. Coffre gris plâtre. Visages regards corps pris en gris plâtre et blanc d’internement
Séjour à couteaux tirés. Séjour à couteaux comptés
Séjour en chambre 12 depuis laquelle S/a/r/a trace s/a ligne
De fuite
Elle est ténue
Elle tient au gras d’empreintes posées pour taire la transparence d’une vitre rectangle
Vitreux reflet caressé « pour rassurer »
S/o/n corps, tout é/vi/dé qu’il est, ne passe pas même l’ombre des barreaux qui s’étend sur son lit
Corps pèse pas lourd sur la balance quand on se « sent comme un trou de projectile »
Corps décharné se hache de slashs d’encre qui ravivent « le noir des creux »
Nuit et jour et matin et midi et soir, blanc bleu (lunaires) du dehors se figent devant s/e/s va-et-vient
Abrupt des pluies qui dressent renfort securit une doublure drue au vertical des barreaux
Fenêtre sans appels d’air. Monde sans paroles. Même si
« dans (s)/o/n cahier
naissent
des phrases orphelines qui
meurent longtemps »
« dans (s)/o/n cahier
la langue penche du côté où j/
e m/e manque »
Ici, « v/o/u/s n’existe pas
n/o/u/s encore moins
j/e ça dépend »
Ici, volutes de tabac encensent l’évasion
« j/e suis l’envol des regards
lorsque la fumée s’échappe ».
Au jour froid de l’échappée pourtant, bruit, bras, bouches, sons et « sourires m/e sautent
à la gorge ».
En vide de chambre 12, un centime laissé là
chargé de « molécule de m/o/i »
« qu’il porte chance » à celleux condamné.es à « raser les murs » à « sucer la mort » !
un lourd centime fragile
qui nous aura lui aussi
sauté à la gorge après que l’on ait vu S/a/r/a déglutir ses vers d’abois. Éclats tragiques que la « chimie administrée » au « grammage chirurgical » n’aura pu taire.
Quelle force in fine que la vie en ces creux là ! Quelle force que cette poésie là !
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