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Lu "Biens essentiels"

Sara Balbi Di Bernardo

Biens essentiels

Chez Bruno Guattari Editeur



Travaillés au papier de verre, les “Biens essentiels” de Sara Balbi Di Bernardo, chantent les secrets tus de ses natures mortes par des “nuits pailletées de silence”. Ecoutons “le vent / la traîne du lombric / les fleurs qui t’applaudissent”... ces fleurs coupées, ce vers dans le fruit, ce silence traqué jusque dans les placards, l’écume des nuits,... Sara Balbi s’emploie, dans une époque toute saturée de brouhaha, à tout décaper jusqu’à atteindre l’ossature du silence en toutes choses. Textes après textes, un “vide tapisse la pièce / il a l’épaisseur / de la transparence”.


S’il est ici, un “Parti pris des choses”, c’est celui d’être habitées par l’effacement. La méthode? Traquer jusqu’à la moindre trace de vie “pour faire saigner la mémoire”. Si Sara Balbi dit ne pas pouvoir écrire le savon, la fumée, elle s’attache à peindre leurs ombres, peut-être par goût du pardon. Elle “apostrophe / l’anatomie / de toute âme” comme on viendrait chercher, au bistouri, le corps du creux, le nerf du vide.


Très vite, la “lente danse des poussières en suspension” s’invite là pour habiter une tombée du jour, défenestré sur des mondes innommables. Seul “le poème ressuscite / il est l’haleine du rêve écrite”

Cartographie d’errances, de rêves, d’absences qui collent à la peau malgré les traces une à une nettoyées. La dernière mouche, elle aussi, nourrie de l’éclat des déchets posés là, espère(f)luette reconnaitre chacun des signes écrasants, entre deux blancs.

Comme l’écrasante absence d’amour “encore loin / d’ici?”..., comme les trous du filet sans lesquels aucun papillon ne serait attrapé, comme “à chaque fois que je (Sara Balbi) déraille un train / arrive à l’heure”...


Il faut bien que la brume vienne pour que tu te sentes respirer; bien essentiel ou Vanité des vanités, cette brume, ne l’oublie pas, “remercie la”. Comme nous n’oublierons pas, remercierons, la poète pour ces textes chantés car “(s)on pouls éclipse / les sirènes des machines”.

Livre éponge sont les deux derniers textes du recueil.

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